Test Chaussures : Mizuno Wave Mujin 3
Alors que la première génération des chaussures de trail Mizuno nouvelle version (Kazan 1, Mujin 1 et Hayate 1) souffrait de défauts quasi-rédhibitoires, dont une accroche plus qu’aléatoire, la collection suivante allait définitivement dans le bon sens. Mais qu’en est-il de cette troisième Mujin, la « montagnarde » de la bande ?
Nouveauté la plus marquante : une semelle extérieure Michelin « Twister » inspirée de l’architecture des pneus « Wild Mud » de la marque. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça accroche sacrément. J’ai bien tenté de la prendre en défaut en m’élançant dans des descentes de pierriers après une forte averse ou sur des terrains boueux au possible, mais rien n’y a fait : l’impression de sécurité est permanente, les crampons jouent leur rôle à la perfection, d’autant que le débourrage (capacité de la chaussure à se débarrasser de la boue « coincée » entre ses crampons) est plus que satisfaisant, évitant ainsi à la Mujin 3 de prendre du poids et de perdre en adhérence au fur et à mesure de la sortie. Les Japonais ont donc fait un choix judicieux en s’associant à la marque de pneumatique française, qui a apporté une expertise décisive dans la création du modèle. 100% sécurité
De même, la stabilité de cette nouveauté est un modèle du genre : même dans les devers les plus marqués, on reste bien en ligne, sans avoir un moindre instant l’impression que tout pourrait basculer. Bref, on peut profiter pleinement du moment sans avoir à se demander si un dérapage incontrôlé ou une faute de pied va nous envoyer dans le décor. Ajoutons que le pare-pierre, pourtant de taille assez réduite, joue parfaitement son rôle protecteur à l’avant alors que la plaque « Rock plate », en semelle intermédiaire, évite à la plante des pieds de subir les assauts des rochers trop saillants de façon plus qu’efficace. Autre point fort : le confort du chaussant, bien large à l’avant, qui permet d’accueillir les pieds les plus exigeants en la matière. Une sensation que l’on connaissait déjà avec les versions antérieures mais qui est ici un peu contrebalancée par le principal défaut de cette Mujin 3 : une flexibilité trop peu marquée. En effet, à la pratique, la Mizuno donne une impression persistante de raideur. L’amorti n’étant pas forcément non plus très marqué, il ressort de nos séances test un sentiment global de sévérité, d’aridité, malgré le drop conséquent de 12 mm. Ledit drop empêchant, d’ailleurs, la chaussure d’être un monstre de dynamisme. Mais est-ce vraiment un problème pour un modèle destiné aux trails plutôt longs et techniques ? Kilos bienvenus
Alors, au final, à qui s’adresse la Mujin 3 ? D’une part aux coureurs de milieu et fin de peloton qui cherchent un modèle qui les emmènera sans problème sur des parcours dépassant les 30/40 km et qui n’ont pas vraiment de velléités en matière de vitesse. On l’a vu, la Mizuno se comportera d’autant mieux que la trace sera technique et revêche. D’autre part, les coureurs lourds (plus de 80 kg) trouveront ici un allié de poids sur des épreuves plus courtes (20 km ou plus). En effet, malgré un amorti a priori un peu trop discret, la Mujin encaisse fort bien les kilos et l’enchaînement des foulées.
A contrario, les coureurs les plus légers auront sans doute du mal à trouver ici leur bonheur, de même que les adeptes des trails les plus roulants, sur lesquels la Mujin se montre trop pataude. Pour cela, il faudra se tourner vers la Daichi. A noter enfin : la Mujin 3 existe également en version Gore-Tex. 10 € et quelques grammes de plus à sérieusement envisager si vous voulez vous lancer dans des épreuves sur lesquelles pluie et neige sont des invités fréquents.
Fiche technique Amorti 3,5/5
Stabilité 5/5
Accroche 5/5
Dynamisme 3/5
Flexibilité 2,5/5
Confort 4/5
Rapport qualité-prix : 3,5/5
Usage et terrain : Entraînement et compétitions trails techniquesType de pied : universel Poids constaté : 356 g en 44 Prix : 140 € (150 € en version Gore-Tex)
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