Nike ZoomX Vaporfly Next% : le test
Nous avons enfin pu tester la ZoomX Vaporfly Next%, la « chaussure la plus rapide du monde », selon les dires de Nike… et de pas mal de coureurs qui l’avaient déjà aux pieds. On se méfiait un peu du discours trop idéaliste. On avait tort !
Quand on voit la tête (ou plutôt les pieds) des pelotons élites depuis quelques temps, on se dit que Nike a réussi son coup : faire de sa Vaporfly « la chaussure la plus rapide du monde ». Prise comme ça, l’expression peut sembler totalement idiote. Après tout, ce n’est pas la chaussure qui est rapide, mais bel et bien le coureur. Et pourtant… Pourtant, il a bien fallu que je me rende à l’évidence dès mes premiers kilomètres avec le modèle : je vais plus vite qu’à l’habitude sans même m’en rendre compte. Et ce quelles que soient les allures. En fait, avec un effort perçu et une fréquence cardiaque similaires, la Nike me fait « gagner » a minima 5% sur mes chronos. Ainsi, un footing tranquille que je fais habituellement à 6 min/km passe à 5min40s/km sans que je m’en aperçoive.
Mais, clairement, ce ne sont pas ces allures qui intéressent ceux prêts à mettre 275 € dans une paire de chaussures de courses. Un prix que certains jugeront indécents pour un modèle équipé de la fameuse plaque de carbone articulée qui a tant fait parler d’elle, entre les enthousiastes et ceux criant au dopage technologique. La plaque, placée dans la semelle intermédiaire, rend la NEXT%, tout comme sa grande soeur la Zoom Vaporfly 4%, particulièrement rigide.
Evolution entre les deux chaussures : le dessus de la NEXT% est encore plus léger et aérien que celui de la 4%, avec un matériau nommé Vaporweave, composé d’un mélange de deux plastiques, ce qui lui donne cet aspect et ce toucher pas forcément très agréables. Double avantage notable : ce matériau s’adapte parfaitement à la forme du pied (d’autant que la NEXT% est sensiblement plus large sur l’avant pied que la 4%, qui pouvait être trop serrée pour certains) et, en cas d’intempéries, la pluie n’est absolument pas absorbée mais glisse sur le dessus de la chaussure.
La mousse miraculeuse de la ZoomX Vaporfly Next%
Et, tant qu’on est dans le chapitre confort, on notera l’apparition d’un petit renfort au niveau du talon d’Achille, ce qui évite au talon de glisser lors de la phase de propulsion. Je ne suis pas fan de ce type d’ajouts en temps normal, mais ici, il est suffisamment discret et, dans le même temps, efficace pour que j’approuve la démarche.
Une fois ceci dit, il est quand même temps de voir ce que la belle a dans le ventre, qui était entre autres portée par les trois premiers du marathon de Londres 2019. Et, comme dit plus haut, laZoomX Vaporfly Next% ne déçoit pas. De façon étrange, j’aurais tendance à mettre ces performances au crédit de la mousse ZoomX et non pas de la plaque de carbone, sur laquelle on a plutôt tendance à se focaliser.
Si on écoute le discours de Nike, c’est simple : alors que les mousses précédentes de la marque assuraient un retour d’énergie de 65% au plus, la ZoomX Vaporfly Next% permettrait d’atteindre les 85%. Un beau discours scientifico-marketing qui, au final, semble se justifier sur le terrain, d’autant plus, donc, que la dose de mousse a été augmentée de 15% par rapport à la 4%. Un apport de 4mm sur l’avant du pied et de 1 mm au niveau du talon pour un drop qui, du coup, baisse mécaniquement de 3 mm (11 mm pour la 4%, 8 mm pour la NEXT%).
Un confort par sacrifié
Résultat : une chaussure qui combine un confort incroyable avec une facilité déconcertante à battre des records de vitesse. On se dit que Nike a commencé à percer la quadrature du cercle du monde de la course à pied : réussir à allier amorti et dynamisme sans que l’un ne fasse de l’ombre à l’autre !
Test très pratique : 10×400 m (r=1 min) avec changement de chaussure à chaque tour, un se faisant avec la ZoomX Vaporfly Next%, l’autre avec une Adidas Adizero Boston 8 (donc un modèle, lui aussi, aimant les pointes de vitesse). Le résultat est sans appel, avec une moyenne des tours de piste de 7,5% plus rapide avec la Nike qu’avec la Adidas. Et avec une Nike qui me semble autrement plus « facile », une impression de pouvoir courir ainsi pendant encore des kilomètres. Je n’ai pas forcément tendance à m’enthousiasmer plus que de mesure face à un produit vendu à grands renforts de promesses plus belles les unes que les autres, mais lorsque, quelques jours plus tard, je fais mon 10 km le plus rapide depuis trois ans tout en me sentant parfaitement en mesure de recommencer dès le lendemain, j’en serais presque amené à crier à la sorcellerie…
Usage : entraînement et course route, jusqu’au marathon
Poids constatés : 197g en 44
Prix : 275€
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