De bonnes runnings pour de meilleures courses
Amorti, confort, stabilité de la chaussure… Ces notions répondent à des besoins essentiels du coureur. Il est impératif de les avoir en tête pour bien choisir ses running.
Interface entre le sol et l’individu, la chaussure doit convenir à l’anatomie et préserver la physiologie du pied. Et doit être suffisamment large au niveau de l’avant-pied et éviter autant que possible les points de conflit entre le pied et la chaussure.
La chaussure doit favoriser le confort, autoriser les mouvements sans contraindre, protéger du froid et de l’humidité mais aussi permettre l’évacuation de la transpiration. La semelle doit être épaisse afin d’amortir les aspérités du sol mais flexible c’est-à-dire ni trop souple ni trop raide (semi-rigide), et doit se plier au niveau des articulations entre les métatarsiens et les phalanges pour permettre un bon déroulé du pas.
Un petit talon est indispensable car la cambrure qu’il provoque aide au maintien de la voûte plantaire. Cependant, une surélévation du talon entraîne une répartition différente du poids du corps entre l’arrière et l’avant-pied, et un talon trop haut surcharge la région métatarsienne en favorisant les risques d’hallux valgus (« oignon ») et d’avant-pied triangulaire.
Le contrefort doit être suffisamment rigide pour maintenir la cheville et éviter les risques d’entorse (principalement sur terrains irréguliers). La biomécanique, science qui étudie les relations pied/sol/chaussure, a depuis vingt-cinq ans métamorphosé la chaussure de sport et permet maintenant des améliorations qui intéressent la chaussure de ville.
Impact et transpiration
En course, qui se caractérise par la succession de bonds, chaque appui constitue un atterrissage au cours duquel le niveau de contraintes mécaniques est maximal. La chaussure de running doit donc posséder des systèmes d’absorption et d’amortissement des chocs et maintenir la cheville en place pour éviter une trop grande amplitude des mouvements latéraux.
De plus, elle doit satisfaire aux concepts de confort et d’hygiène dans un contexte d’activité sportive où les phénomènes de sudation sont six à huit fois supérieurs que lors d’un « usage-ville ». Le choix d’une chaussure doit se faire selon le terrain d’entraînement, le niveau du coureur et la fréquence de pratique ainsi que la forme particulière du pied.
Une chaussure de running est légère sans laisser de côté le soutien plantaire. Sa semelle flexible permet l’absorption des chocs répétés et le contrefort conduit à la stabilisation du pied lors d’efforts unidirectionnels importants.
Pertinentes tous les jours ?
Si ces caractéristiques ne sont pas indispensables à la marche usuelle au quotidien, elles ont cependant un prix. L’usage des chaussures de running au quotidien possède un second inconvénient : la difficulté pour mesurer leur usure. En effet, s’il l’on sait très précisément combien de kilomètres on a couru dans le mois, il est bien plus difficile de mesurer l’usure due aux déplacements quotidiens.
La durée de vie sportive d’une chaussure de running oscille entre 1000 et 1500 km (en fonction du sol et/ou du poids du coureur). Dans cette limite de kilométrage, la chaussure présente des propriétés d’absorption des chocs et de maintien du pied; au-delà de cette limite, seules les caractéristiques de maintien sont préservées. Peut alors commencer une « seconde vie » pour les ex-chaussures de running qui pourront être utilisées au quotidien sans problèmes.
La bonne chaussure pour le bon usage
La chaussure de sport comme accessoire de mode, n’est pas sans risque pour ses utilisateurs. Ces dernières années, on a vu les trottoirs de nos villes foulés par de nouvelles chaussures complètement détournées de leur univers originel : les pointes d’athlétisme utilisées sans les pointes évidemment, les chaussures de compétition automobile, et plus récemment les bottines de sport de combat type boxe anglaise…
Autant de modèles qui n’offrent quasiment aucune des propriétés d’amorti et de maintien nécessaires à l’usage de la marche quotidienne. Une pointe d’athlé n’est prévue que pour un usage occasionnel et de toute façon relativement court, qui explique sa légèreté et sa souplesse. Et que dire des chaussures de sport auto, qui sont prévues pour être utilisées assis ?
Tant que l’usage est occasionnel, aucun danger. En revanche, si l’usage est quotidien et continu, le risque de douleurs du bassin ou dorsales est très important. Au même titre que nous voyons aujourd’hui consulter des femmes qui ont trop porté de longs talons aiguilles il y a dix ou vingt ans.
viable au quotidien
Il n’y a donc aucune contre-indication au port continuel de chaussures de running. Si les mêmes chaussures lacées sont en cuir c’est encore mieux. Enfin, il faut garder à l’esprit que toutes les personnes qui portent des chaussures qui ne maintiennent pas suffisamment les pieds s’exposent à devenir un jour des patients de la podologie.
Par Gérard Soulier, podologue du sport
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