Soins : éviter les « entorses » au traitement
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Bander en permanence l’articulation de la cheville même longtemps après les délais habituels de guérison.
Il s’ensuit que les ligaments s’habituent peu à peu à l’action de soutien de la contention et, par conséquent, restent faibles. Par la suite, psychologiquement, il sera difficile de s’entraîner sans avoir maintenu par une contention l’articulation concernée. Hervé Dubuisson, basketteur et expert en la matière — les entorses sont très nombreuses dans sa spécialité sportive — considère que c’est une erreur de se bander la cheville à chaque entraînement : “ Une articulation hyperprotégée perd de sa vigueur. Le muscle ne contrôle plus le mouvement”.
C’est pourquoi il est beaucoup plus raisonnable de stimuler activement la fonction de soutien par une gymnastique assidue du pied, la marche pieds nus sur l’herbe (commencer prudemment) et plus tard, par des exercices de saut.
Il est possible qu’à l’entorse s’associe une contusion de la peau avec une lésion cutanée plus ou moins profonde. Dans ce cas il est vivement recommandé de ne pas appliquer de glace !
Strapping : velpeau, l’ancêtre
Dès 1900 la stratégie thérapeutique de l’entorse de cheville faisait appel aux bandes de contention qui pouvaient être en flanelle ou en coton élastique. Ces dernières avaient été mises au point vers 1850 par un chirurgien français Alfred Velpeau.
Mais l’apparition de bandes adhésives non élastiques (type Strappal) ou élastiques (type Elastoplaste) permettant de réaliser des contentions efficaces en limitant les inconvénients d’une immobilisation rigide et en restant en place grâce à la qualité de revêtement adhésif dans la tension et l’orientation choisies par l’utilisateur, ont amélioré considérablement, en traumatologie sportive, les ressources thérapeutiques des médecins du sport.
Le plâtre qui avait de nombreux adeptes jusqu’alors a vu ses partisans se faire plus rares en raison des conséquences musculaires (fonte), articulaires (raideur) et vasculaires (diminution de l’irrigation sanguine au niveau des ligaments et par là même retard de cicatrisation). La règle qui prévaut actuellement précise qu’il ne faut immobiliser une articulation par un matériau rigide que si on a la certitude que les lésions dues au maintien de l’appui avec le poids du corps sont supérieures à celles provoquées par l’inactivité.
Cette tactique impose cependant que l’on n’oublie pas qu’un ligament déchiré ne peut se réparer que si le tissu en voie de cicatrisation n’est pas sollicité par des tractions exagérées.
En fonction de l’aspect préventif (courir sur des terrains défoncés) où le strapping ne sera posé que pendant l’effort et de l’aspect curatif qui nécessite le maintien du bandage pendant un temps beaucoup plus long, on proposera soit un strapping fait avec des bandes non extensibles (Strappal) ou une contention souple faite.avec des bandes adhésives élastiques (Elastoplaste, Urgo crêpe) ou encore une association des deux.
Ce type de bandage s’adresse en priorité aux entorses “ moyennes ” du ligament latéral externe avec élongation ou rupture partielle mais non totale. Dans ce cas le strapping a un double effet: calmant et sécurisant. Il permet une reprise précoce de l’appui et de la marche, condition nécessaire à une cicatrisation “en situation”.
On le garde généralement 21 jours, mais en raison de la perte inévitable de tension des bandes il doit être renouvelé tous les 8 jours.
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