Blessures & Prévention

Qu’est ce qu’une tendinite ?

Par gmartine , le 2 novembre 2016 - 6 minutes de lecture

L’un des maux les plus courants pour les coureurs à pied. Pour les prévenir mais aussi les guérir voici quelques explications.

  • Qu’est ce qu’un tendon ?

Un tendon est une partie amincie, conjonctive, par laquelle un muscle s’insère sur un os ( petit Larousse) ; il est constitué de fibres de collagène et est souvent entouré d’une gaine facilitant son mouvement et évitant d’éventuelles frictions. Le tendon s’intercale entre le muscle et l’os sur lequel ce dernier s’attache, il comprend donc une jonction myotendineuse (muscle / tendon), un trajet intermédiaire et une jonction ostéotendineuse (os / tendon).
Tout comme le muscle, le tendon est capable de déformation et d’un allongement de l’ordre de 5 à 10 % environ, sa rupture partielle ou totale peut intervenir lors de tensions importantes ; ces caractéristiques élastiques ont tendances à diminuer avec l’age.

  • Les pathologies des tendons :

Au cours de l’activité sportive, les tendons vont être soumis à un certain nombre de contraintes pouvant aboutir à des états pathologiques. Lors de la course à pied, les tendons des membres inférieurs vont subir des efforts mécaniques très diversifiés tels que des tractions répétées, des frictions ou encore des torsions ; ces contraintes mécaniques sources de blessures peuvent être classer en quatre niveaux :
– Le simple surmenage.
– Les micro-traumatismes répétés (course à pied).
– Les traumatismes répétés ( sauts par exemple).
– Les traumatismes importants (chutes, coups).
En cas de pathologie le médecin devra essayer de trouver une explication, une cause de celle-ci.
Il n’existe pas une tendinite mais des tendinites avec des manifestations cliniques et des traitements différents.

  • Les différentes tendinites

Les tendinites peuvent être localisées, le plus souvent, sur le corps du tendon (corporéale) qui est comme ont l’a vue la partie la moins vascularisée, à la jonction ostéotendineuse (appelée enthésopathie) ou plus rarement à la jonction myo-tendineuse.

1. les tendinites corporéales.
– Les tendinites œdémateuses, qui correspondent à une simple inflammation du tendon souvent par frottement ou hyper sollicitation.
– Les tendinites fissuraires, il existe une véritable fissure le long du tendon plus ou moins profonde. Elles sont surtout observées en regard de zones de coudure du tendon.
– Les tendinites nodulaires, elles correspondent à une zone de cicatrisation secondaire à de micro-ruptures. Elles sont extrêmement fréquentes au tendon d’Achille du coureur à pied.
– Les ruptures tendineuses constituent le dernier stade de tendinites chroniques.
Certaines tendinites ne sont en faites qu’une réaction inflammatoire de la gaine du tendon, on les appelle des ténosynovites ; leur tableau clinique est en général très aiguë et de diagnostic facile.

2. Les tendinites d’insertion os/tendon.
On les appelle enthésopathies, on y retrouve souvent en regard des modifications osseuses radiologiques telles que des calcifications ou de véritables saillies osseuses intra tendineuses.

3. Les tendinites de la jonction muscle / tendon.
Elles sont plus rares, il existe une bonne vascularisation du tendon à ce niveau, elles correspondent le plus souvent à des séquelles d’accident musculaire.

  • Quelles sont les facteurs de survenue d’une tendinopathie ?

L’excès ou l’erreur d’entraînement : on ne reviendra jamais assez sur le rôle
protecteur des étirements musculaires, en effet n’oublions pas que le tendon prolonge le muscle si ce dernier est tendu il transmettra plus de tension au tendon. L’échauffement ne doit pas être négligé, il prépare le tendon aux futures contraintes. Attention, le sportif comme son organisme se doit de respecter des périodes de repos et de récupérations ; privilégions la qualité à la quantité.

Les erreurs diététiques : toujours respecter une bonne hydratation et une
alimentation saine et équilibrée ; de nombreux aliments ont, ou ont été, déconseillés lors de tendinite ou bien encore exclus de l’alimentation pour en prévenir l’apparition, ce sujet pourrait faire l’objet d’un article à lui seul et il est toujours très discuté.

Le terrain : on l’a souvent dit, il faudra essayer de varier les sols sur lesquels on
court avec par exemple la moitié de ses sorties sur surfaces souples et l’autre sur bitume. On évitera les sols glissants qui mettent les tendons à rude épreuve.

La répétition du geste : particulièrement en course à pied, les tendons des membres
inférieurs vont être soumis à des mouvement répétitifs, il faudra donc veiller à ce que ce geste se fasse de façon harmonieuse sans trop de surmenage ; la visite d’aptitude doit servir à dépister des troubles statiques pouvant mettre certains tendons en surcharge de travail notamment au niveau des genoux ( en X ou en () ), des chevilles ou des pieds (examen podoscopique).

Le choix de ses chaussures est très important, elles sont le seul instrument indispensable du coureur, elles doivent être choisies avec un professionnel et non par rapport à une couleur ou une marque.

– L’age : les pathologies rencontrées sont différentes selon l’age du sportif et le
traitement devra s’adapter aux modifications de structure du tendon avec l’age.

– Le sexe : et oui, même sur le risque d’apparition de tendinites nous sommes
différents ; certaines perturbation hormonales chez la femme expliquent une fréquence plus importante des tendinites.

Certains facteurs métaboliques seraient à l’origine d’apparition de tendinites ;
l’acide urique par exemple à une action sur l’élimination de l’acide lactique, en excès il provoque raideurs et contractures responsables d’atteinte tendineuse. D’autres troubles tels que certains déséquilibres lipidiques ou glucidiques sembleraient aussi responsables de tendinites.

Certains médicaments sont responsables de tendinites, on veillera à ne pas les
prescrire chez les sportifs.

Le surpoids favorise l’apparition de pathologies.

  • Diagnostic des tendinites

Un bon examen clinique est souvent suffisant ; les douleurs seront retrouvées à la palpation, l’étirement et la contraction contrariée du tendon incriminé.
Les examens complémentaires : en cas de tendinite à l’insertion os-tendon, une radio sera toujours demandée à la recherche de calcification ou d’ossification du tendon.
L’échographie dans des mains expérimentées suffira la plupart du temps à confirmer un type de lésion ou guider un traitement adapté. On doit y retrouver un nodule, une fissure une teno-synovite ou encore un épaississement en cas d’œdème tendineux.
L’IRM examen roi du tendon ne sera utile qu’en cas d’arrière-pensée d’un traitement chirurgical.

  • Qu’elles sont les tendinites les plus fréquentes chez le coureur à pied et leurs principaux traitements ?

Tous les tendons des membres inférieurs sont exposés avec par ordre d’articulation touchée : le genou, la cheville puis la hanche.

1. Le genou :
La tendinite de la bandelette ilio-tibiale, responsable de douleurs à la course en regard du compartiment externe du genou. C’est une véritable tendinite par frottement du tendon sur le condyle externe (partie inférieure du fémur au genou) lors des flexions répétées de la foulée, c’est pour cette raison qu’on l’a nomme « syndrome de l’essuie glace ».
Leur traitement associera des semelles plantaires si des troubles sont retrouvés, des étirements afin de limiter le frottement puis un traitement médical classique associant repos, anti-inflammatoire en comprimé, pommade ou sous forme d’injection locale (infiltration ou mésothérapie).
La tendinite du poplité représente une autre cause de douleur du compartiment externe du genou ; le poplité est un muscle qui sert à la rotation externe du tibia, il se situe à l’arrière du genou. Les douleurs seront surtout présentes lors des courses en terrain accidenté et en descente.
Le traitement associera ici souvent des semelles orthopédique, des anti-inflammatoire en comprimé et rééducation.

2. La cheville.
On y retrouve la localisation la plus fréquente, à savoir, les tendinites du tendon d’Achille.
Ici plus encore que dans les autres localisations, il faudra avoir un diagnostic précis afin d’adapter au mieux le traitement, car dans certaines formes, le repos total n’est plus une obligation pour la guérison.
Au niveau du pied on retrouvera des tendinites par conflit avec la chaussure réalisant souvent des teno-synovites par languette inadaptée ou laçage trop serré pour les tendinites du dos du pied par exemple ; des tendinites sur troubles statiques, pied plat valgus pour les tendinites du jambier postérieur ou arrière pied varus (en dehors) pour les tendinites des péroniers latéraux.
Au niveau du pied on retrouve souvent chez le joggeur une enthésopathie de l’aponévrose plantaire sur l’insertion calcanéenne. Les douleurs sont sous le talon avec un dérouillage matinal souvent caractéristique. Le traitement comporte souvent la prescription de semelles orthopédiques.

3. La hanche.
La tendinite des adducteurs, qui par tractions répétées sur leur insertion pubienne fait partie des pubalgies. Le traitement sera ici la rééducation et les traitements locaux par infiltration mésothérapie ou cryothérapie gazeuse.
La tendinite du moyen fessier : elle est plus fréquente chez la femme, lors d’une boiterie au décours d’une autre pathologie ou d’une inégalité de longueur des membres inférieurs. La douleur siège sur la partie externe de la hanche.
Leur traitement par rééducation (étirement, massage) et infiltration local est très efficace mais il faudra souvent traiter leur cause.
Les tendinites d’insertion haute des ischio-jambiers (muscles de derrière la cuisse qui s’insèrent sur l’ischion qui correspond à l’os sur lequel on s’assoit), les douleurs sont ressenties dans la fesse irradiant vers la partie postérieure de cuisse, elles peuvent être prise pour une sciatique.
Le traitement comprend des étirements 1 à 3 infiltrations mais les ondes de chocs trouvent ici une excellente place.
Bien entendu la liste n’est pas exhaustive, mais correspond à 90 % des tendinites que l’on rencontre chez le coureur à pied.

  • Les traitements en général

Le meilleur traitement est d’abord la prévention. Comme on l’a vu dans le chapitre des facteurs de survenue, il faudra insister sur l’échauffement, les étirements, l’état d’hydratation, son alimentation, son matériel et sa surface de course. Un bon bilan médical annuel recherchera des troubles métabolique et morphostatiques.
Chaque tendinite devra être étiquetée précisément afin d’en avoir le traitement le mieux adapté, le traitement d’une tendinite nodulaire ne sera pas le même que celui d’une tendinite fissuraire par exemple.
Parmi les traitements dont on dispose on peut citer, le repos (qui n’est pas toujours obligatoire), les anti-inflammatoires, la mésothérapie, les infiltrations, la rééducation, la cryothérapie, les ondes de choc ou bien encore la chirurgie.
La mésothérapie : La mésothérapie est un mode d’administration différent des médicaments, avec des multi-injections locales superficielles, c’est à dire proches de la souffrance.
Les médicaments utilisés sont les même que ceux que l’on pourrait employer en comprimé ou en piqûre. Tout les médicaments injectables peuvent servir sauf la cortisone. C’est une médecine classique.
Les contres indication et les effets secondaires sont rares. On peut par exemple utiliser les anti-inflammatoire chez un sujet fragile de l’estomac.
On peut l’associer à toutes autres thérapeutiques.
Elle permet d’utiliser moins de médicaments par la bouche.
La cryothérapie gazeuse : elle permet l’abaissement brutale de la température cutanée ; en réalisant ce « choc thermique » on vas alors avoir pour effet de nombreuses réactions réflexes au niveau des tissus (levée des spasmes musculaires, diminution rapide de l’inflammation, des œdèmes, des hématomes et des douleurs).
On utilise du gaz carbonique qui est de qualité médicale, donc pur et stérile ; il est parfaitement sec ce qui le rend supportable à sa température de – 78°C et il n’entraînera aucune complication sur d’éventuelles lésions cutanées.
La durée du traitement vas de 30 secondes à 1 minute 30 selon l’indication et la profondeur souhaitée. Le froid atteint 5 mm en 30 secondes et 12 mm en 1 minute 30.
Les ondes de chocs : ici on utile une énergie pneumatique qui va produire de véritables ondes de chocs transmises sur la région en souffrance ; ces percussions vont créées une destruction des cellules à l’origine de la douleur, une néo-vascularisation responsable de la cicatrisation et la transformation d’une zone d’inflammation chronique en une zone d’inflammation aiguë plus apte à cicatriser.

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