Blessures & Prévention

Ostéoporose : attention os fragiles

Par gmartine , le 2 novembre 2016 - 6 minutes de lecture

Inévitablement liée au vieillissement, la perte de notre capital osseux ne doit pas nous laisser indifférents. Il est même primordial de s’en préoccuper très jeune. Une bonne alimentation et la pratique de la course à pied peuvent ainsi limiter les effets de l’ostéoporose.

Par le Docteur Nicolas Bompard

Contrairement aux idées reçues l’os n’est pas une matière inerte mais un tissu vivant en perpétuel renouvellement. Notre capital osseux est ainsi au cœur d’un processus constant de démolition et de reconstruction. Quand cet équilibre se rompt, l’os devient poreux. C’est là qu’intervient l’ostéoporose ou « maladie des os fragiles ».

Comment en faire le diagnostic ?

L’ostéoporose ne s’accompagne d’aucun symptôme. Seules les fractures (après une chute) qui surviennent généralement à la colonne vertébrale, aux hanches ou aux poignets, peuvent indiquer la présence de cette maladie. Chez certaines personnes âgées, la taille diminue (la personne est un peu moins grande qu’avant à cause des fractures par tassement des vertèbres).

Après l’âge de 50 ans, 30% des femmes et 12% de hommes souffrent d’ostéoporose. L’estimation de notre densité osseuse se fait par un examen radiologique appelé densitométrie osseuse.

Quelles en sont les causes ?

La ménopause, le manque d’exercice physique, des carences en calcium, certains traitements ou maladies peuvent être à l’origine de l’ostéoporose. Voici les plus répandues :

– La chute des hormones. Plus de 90 % des cas d’ostéoporose touchent des femmes. Cela s’explique par la chute rapide des hormones (œstrogènes) durant la ménopause ce qui augmente la fragilisation des os. Par conséquent, la densité osseuse des femmes diminue rapidement (de 3 % à 5 % par année) au cours des cinq années qui suivent l’arrêt des règles ; cette dégradation se fait moins rapidement par la suite, mais elle se poursuit tout au long de la vie. La chute des hormones peut également commencer après une ablation des ovaires ou de l’utérus.

– Certaines maladies : des troubles rénaux, des problèmes de glande thyroïde et de glande parathyroïde ainsi que l’alcoolisme affaiblissent la masse osseuse, autant chez l’homme que chez la femme.

– Une longue période d’immobilité (lors d’une hospitalisation, par exemple) ou l’absence d’activité physique constitue aussi un risque

– certains médicaments pris sur une longue période (plusieurs mois) comme la cortisone ou les antiépileptiques.

Prévention : calcium, vitamine D, soleil et… course à pied

Une alimentation saine, et notamment riche en calcium et en vitamine D contribue à prévenir la maladie. Le calcium fortifie les os et la vitamine D aide à absorber le calcium. Les légumes verts foncés, les produits laitiers, les graines de soya, les dattes, les sardines et les fruits secs sont très riches en calcium. Quant à la vitamine D, vous la trouverez notamment dans les produits laitiers, le jaune d’œuf, le foie et les huiles de foie de poisson.
Le soleil est également utile : durant l’été, une exposition au soleil de 10 à 15 minutes par jour facilite l’absorption de la vitamine D.

Prendre des suppléments si besoin : les adultes ont besoin de consommer quotidiennement de 1000 à 1500 mg de calcium et 400 U.I. de vitamine D. On conseille des suppléments lorsque l’alimentation ne fournit pas les apports nécessaires. Attention : trop de calcium peut causer de la constipation (si cela se produit, augmentez la consommation de fibres).

La pratique d’une activité physique régulière renforce l’ossature et des exercices comme la marche rapide ou la course à pied sont particulièrement indiqués pour lutter contre l’ostéoporose. À cause de l’apesanteur, la natation n’aura pas l’efficacité des sports qui entraînent une tension sur les os.

Enfin, adoptez si ce n’est déjà le cas, des habitudes de vie saines. Rappelez-vous que le tabac, l’alcool et la caféine diminuent la densité osseuse, car ils nuisent à l’assimilation du calcium.

Quels sont les traitements ?

Pour ralentir la perte de la masse osseuse, les médecins peuvent prescrire une alimentation et/ou des suppléments riches en calcium et en vitamine D.

A la femme ménopausée, qu’elle fasse ou non de l’ostéoporose, les médecins suggéreront fortement de suivre une hormonothérapie à vie, car les hormones (surtout les œstrogènes) aident à reconstituer la masse perdue et à prévenir la perte de densité.
Dans certains cas, le médecin peut aussi décider de prescrire un médicament spécifique contre l’ostéoporose afin d’augmenter ou de maintenir la densité osseuse.

Sport et ostéoporose :

Durant la jeunesse, le corps devrait accumuler la plus grande quantité de masse osseuse. Le sport représente une contrainte mécanique pour le corps, et stimule ainsi la croissance osseuse. Ceci est encore plus important pour les femmes que pour les hommes, pour une triple raison : masse osseuse générale plus faible, diminution accrue de celle-ci après la ménopause, et l’espérance de vie des femmes supérieure à celle des hommes. Ces dames devront donc vivre plus longtemps avec un squelette moins solide.

Une fois la maladie installée, il faudra faire des exercices avec prudence. Sachez que certains exercices peuvent être néfastes, voire dangereux pour les os. La personne ostéoporotique devra consulter son médecin avant la pratique du sport. Seule la marche peut être pratiquée sans modération, la course à pied pouvant représenter un risque, notamment pour les vertèbres.

Il est enfin important de rappeler qu’une fracture de fatigue est une lésion qui intervient sur un os sain non fragilisé, et ne ne sont donc pas en rapport avec les fractures survenant sur un os ostéoporotique.

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