La Bursite du Grand Trochanter
La sciatique est un piège car en dehors de l’habituelle origine vertébrale de ce mal, il existe d’autres blessures qui donnent des douleurs empruntant le même trajet, à savoir fesse et cuisse, et qui, bien sûr, sont réfractaires au traitement de la sciatique classique. La bursite du grand trochanter est ainsi une fausse sciatique.
- LE LIEU DU CONFLIT
Le grand trochanter se trouve à l’extrémité supérieure du fémur, au moment où ce dernier change de direction et amorce un virage à 130° pour aller vers le bassin et l’articulation de la hanche, par l’intermédiaire du col du fémur.
Il forme une grosse bosse osseuse sous la peau, non visible à l’oeil nu, située sur la partie haute et externe de la cuisse, à environ 10 à 15 centimètres de la ceinture lorsqu’on se tient debout.
Sur ce massif osseux dénommé trochantérien, se fixent plusieurs muscles, notamment le groupe des fessiers. Entre os et muscles, on trouve des petits coussins de glissement appelés bourses séreuses. Dans la région trochantérienne, elles sont au nombre de trois, aussi par ordre de grandeur et selon la force des muscles correspondants, on individualise celles du grand, du moyen et du petit fessier. Le rôle naturel de ces bourses consiste à amortir les frottements et frictions créés par l’activité musculaire. Lorsqu’il y a surmenage des muscles et tendons de cette région, soit en raison d’une activité pédestre intempestive, d’un surpoids (à chaque pas, les muscles de la hanche supportent une force équivalente à quatre fois le poids du corps), ou d’une anomalie morphologique, les bourses séreuses sont alors hypersollicitées et manifestent leur désaccord en s’enflammant.
C’est pourquoi, l’on parle de bursite trochantérienne, le suffixe « ite » signifiant « inflammation ».
Il est évident que ce genre d’ennuis apparaît plus facilement au fil des années dans la mesure où nos structures corporelles deviennent de moins en moins souples et efficaces, les bourses séreuses n’échappant pas à la règle générale.
- POURQUOI LE COUREUR A PIED ?
La hanche est essentiellement une articulation porteuse. Le moyen fessier (et sa bourse séreuse) le plus souvent incriminé dans cette affaire s’insère en haut sur la crête iliaque (l’os qui retient la ceinture du pantalon) et en bas sur le grand trochanter. C’est le muscle de l’appui monopodal autrement dit lorsque le poids du corps porte sur une seule jambe et qui empêche la bascule du bassin autour de la tête du fémur comme on peut le comprendre facilement en regardant le schéma ci-joint.
Le muscle moyen fessier, pour empêcher le corps de trop se déhancher et donc de fatiguer le dos et les environs immédiats du grand trochanter, doit développer une force égale à trois à quatre fois le poids du corps. Si, en plus de la course, l’on adopte un balancement intempestif des bras, il y aura surcharge des muscles au niveau de la hanche.
En effet, le bassin tourne autour de l’axe vertical du corps, proportionnellement à l’importance du balancement des bras.
Le mouvement des membres supérieurs en travers du corps et en croisant devant l’axe du corps, entraîne une rotation excessive du bassin et du tronc qui peut provoquer une surcharge des muscles thoraciques, lombaires et fessiers.
De même, si on court en se laissant « tomber » à chaque foulée, un peu comme dans la course à cloche-pied, les fessiers seront soumis à rude épreuve et la bourse séreuse s’enflammera.
- D’AUTRES FACTEURS FAVORISENT CETTE BLESSURE
– Le surpoids :
Nous l’avons vu, le moyen fessier supporte une force équivalente à 3-4 fois le poids du corps. Dix kilos de trop, cela donne un excédent de « bagages » à supporter de 40 kilos.
– Une inégalité des membres inférieurs :
Le bassin se déhanche et les fessiers doivent s’arquebouter pour limiter ce mouvement surajouté.
-Des pieds creux :
Le ressort est rigide et transmet avec plus de violence l’impact du choc plantaire.
-Des pieds en hyperpronation :
A chaque appui au sol, le pied tourne vers l’intérieur et provoque un supplément de rotation du bassin.
-Des lombalgies :
Les muscles lombaires «surtendus» limitent l’amplitude des fessiers.
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