Fracture de fatigue : Non aux cadences infernales !
La fracture de fatigue, aussi appelée fracture de contrainte représente une blessure extrêmement fréquente puisque à l’origine de 10 % des pathologies liées au sport. Il s’agit d’une lésion de surcharge du tissu osseux. L’os est un tissu vivant en perpétuel renouvellement, caractérisé par un équilibre entre phénomène de résorption et phénomène de construction. Des contraintes mécaniques d’impact (fracture en compression) ou des tractions musculaires trop importantes (fracture en traction) trop violentes et pas assez progressives peuvent rompre cet équilibre en faveur de la destruction, induisant la fracture de fatigue. Tous les os peuvent en être atteints, mais les membres inférieurs et le bassin en sont de très loin les plus atteints (95 % des cas). La course à pied étant reconnue comme le sport le plus générateur de fractures de contrainte tant par compression (métatarsien, astragale, calcaneum, tibia, fémur) que par traction (tibia, bassin).
Du temps pour diagnostiquer
Le diagnostic de fracture de fatigue ne peut jamais être porté de façon formelle par le seul examen clinique, même si ce dernier, soigneux, doit permettre d’éliminer une pathologie articulaire, tendineuse ou musculaire. L’interrogatoire est probablement le temps essentiel de l’examen, permettant de toujours retrouver une douleur (maître symptôme), d’apparition progressive, 15 jours après un accroissement rapide de la charge d’entraînement, soit en qualité soit en quantité. Il met aussi en lumière une douleur à l’appui sur un pied de la zone incriminée (pied, cheville, jambe, cuisse, aine, fesse) parfois devenu impossible.
Le deuxième temps de l’examen clinique est représenté par la palpation qui met en évidence une douleur osseuse ponctuelle importante, parfois une tuméfaction de l’os blessé. L’origine osseuse est alors quasi certaine et il reste à prouver qu’elle est de type fracture, sur un os par ailleurs sain. La radiographie est incontournable mais très souvent prise en défaut précocement, les signes n’apparaissant très souvent qu’après un début de cicatrisation ( 2 à 3 semaines environ). Elle n’est positive précocement que dans 15 % des cas, aussi l’examen le plus parlant au début reste la scintigraphie osseuse dont la sensibilité est proche de 100 % mais dont la spécificité ne l’est pas. En effet elle peut révéler également une infection ou une tumeur. En cas de périostite, la fixation à la scintigraphie est moins intense et plus étendue que sur une fracture de fatigue.
Arrêt de la course inévitable
Le traitement repose exclusivement sur le repos absolu avec parfois nécessité de mettre la zone en décharge (pied) par l’utilisation de cannes anglaises. Au niveau d’un métatarsien, un strapping est souvent utile pour soulager la douleur et immobiliser le foyer de fracture. La durée du repos est de 6 semaines minimum en moyenne et la reprise ne pourra être que progressive et autorisée que lorsque l’appui monopodal sera redevenu indolore.
Commentaires
Laisser un commentaire