Blessures & Prévention

Articulations : tenue correcte exigée !

Par La Rédaction , le 2 novembre 2016 - 6 minutes de lecture

Genouillères, chevillères et contentions diverses semblent « habiller » les articulations d’un nombre croissant de coureurs. Quelles en sont les indications ? Quel est leur intérêt ? Réponses.

C’est un fait. De plus en plus de coureurs portent des contentions et de plus en plus de modèles sont présents sur le marché. Afin de ne pas se disperser, on se limitera ici aux pathologies des membres inférieurs, genoux et chevilles, qui concernent typiquement le coureur.
Rappelons tout d’abord, que les contentions souples permettent de contrôler le mouvement. Ce mode de traitement, situé entre l’immobilisation stricte et le traitement médicamenteux simple, permet une prise en charge de nombreuses pathologies traumatiques ou micro-traumatiques avec un meilleur délai de récupération. En effet, il est démontré que la cicatrisation est favorisée par le mouvement à condition que la sollicitation n’entraîne pas de contraintes excessives sur les structures lésées.

Quels sont les différents moyens d’immobilisations articulaires partielles ?
On dispose de différents types de contentions partielles. On peut les confectionner à l’aide de bandes collantes élastiques ou non (strapping) ou les acheter en pharmacie ou en magasins spécialisés sous différentes formes de tissu avec ou sans renforts rigides (genouillères ou chevillères).
Le strapping est une dénomination commune des contentions souples adhésives, il permet d’immobiliser de manière très sélective une structure anatomique et de conserver la fonction la plus importante possible.

Quel est le rôle de ces contentions souples ?
On utilisera les contentions dans trois principaux buts :

  • Dans un but curatif. Elles ont pour but d’immobiliser une articulation de façon à la soulager après un traumatisme et de lui permettre de cicatriser sans contrainte ; dans un deuxième temps de reprendre le sport plus rapidement après une blessure et avec le moins de risque possible ; cette immobilisation partielle sera temporaire le temps de la guérison totale.
  • Dans un but préventif. La contention souple servira ici à éviter un accident ou à limiter la mobilité d’une articulation prévenant, dans certains cas, l’apparition de tendinites par exemple.
  • Dans un but antalgique. On pourra dans ce cas agir sur la douleur par le maintien d’une chaleur locale constante et la stimulation locale de la circulation.

Quelles sont les principales indications curatives et préventives par contention souple chez le coureur à pied ?

  • Traitement des entorses fraîches : après un examen clinique précis par le médecin du sport et d’éventuelles radios, on pourra être amené à traiter certaines entorses par un strapping ou le port d’une chevillère ou genouillère ligamentaire bien adaptée. Les avantages de ce traitement ne sont plus à démontrer : on aura une meilleure prévention des complications de l’immobilisation stricte (phlébite par exemple) mais aussi un meilleur drainage de l’œdème, une diminution de l’enraidissement articulaire et la possibilité d’appliquer des traitements locaux (pommades, glace) permettant une reprise plus rapide avec ou sans contention.

Une fois l’entorse guérie on supprimera toute contention ; en effet si le sportif ne peut pas se passer de la contention c’est qu’il n’est pas guéri. Il devra alors consulter de nouveau son médecin du sport.

  • Traitement préventif des entorses : il peut arriver qu’un sportif ait une laxité ligamentaire suite à une entorse grave entraînant des entorses à répétition, que ce soit au niveau de la cheville ou du genou. Un bilan médical et radiologique complet permettra de proposer le meilleur traitement au sportif (rééducation voire chirurgie). Une immobilisation partielle par strapping, chevillère ou genouillère pourra être proposée en préventif que le coureur portera à chaque entraînement ou compétition, éventuellement en attente d’une intervention chirurgicale.
  • Reprise après un accident musculaire : afin de permettre une reprise plus rapide et avec plus de sécurité, on pourra conseiller au sportif une contention circulaire de type cuissard pour la cuisse par exemple qui permet un maintien musculaire, une circulation et une chaleur locale plus importante. L’ablation de cette contention se fera avec l’accord du kinésithérapeute ou du médecin du sport.
  • Récupération après une sortie longue : on pourra favoriser la récupération à l’aide de chaussettes de contention favorisant le retour veineux ; ces chaussettes seront portées après la sortie jusqu’au coucher.
  • Pathologies de rotules : le port d’une genouillère rotulienne spécifique, qui contient une zone de stabilisation antérieure dans laquelle la rotule est positionnée, permettra de diminuer les douleurs et de prévenir les instabilités de la rotule.
  • L’arthrose : certaines douleurs arthrosiques peuvent être diminuées par le port d’une chevillère ou genouillère souple grâce au maintien au chaud de l’articulation concernée.
  • Les tendinites : le marché des contentions étant important et les pathologies tendineuses fréquentes chez nos coureurs, il se développe autant de contention qu’il existe de tendinite. En aucun cas il ne faudra mettre une contention souple dans un but curatif sans consultation préalable de son médecin. Aucune chevillère n’a encore guéri une tendinite d’Achille par exemple, il faudra donc avoir recours à des traitements classiques.
  • Aponévrosite plantaire : un strapping bien exécuté pourra diminuer les contraintes sur la voûte plantaire et soulager une aponévrosite ; de la même façon un tel strapping pourra permettre une reprise plus rapide après rupture de l’aponévrose plantaire.

De très nombreux modèles de chevillères ou de genouillères existent avec des matériaux, des forces de contraintes et des indications biens différentes. Il ne faudra jamais acheter une contention souple sans prendre l’avis de son médecin du sport. En effet une genouillère non adaptée à sa pathologie pourra aggraver, voire occasionner une pathologie.

De la même manière, il faudra faire poser le strapping par une personne formée à cela et éviter de faire des plis sources de lésions cutanées. Ne jamais poser de bandes circulaires avec tension pour ne pas entraver le retour veineux et éviter les points de compression ou de friction. Il ne faut pas faire de bricolage ou de rafistolage et privilégier confort, indolence et efficacité. Il faut savoir que l’efficacité réelle d’un strapping ne dépasse guère 30 minutes sur un terrain de sport.

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