Aponévrosite plantaire…que faire ?
Alias fasciite plantaire, elle se manifeste par une douleur au niveau du talon ou sous la voûte plantaire. Surtout en été. Faut-il arrêter la course ? Comment bien la traiter ?
L’aponévrosite plantaire, c’est quoi ?
Impossible d’ignorer la douleur d’une aponévrosite plantaire : comme une crampe, elle saisit violemment la voûte plantaire avant de rapidement tenailler la partie interne du talon. Et, que la douleur apparaisse au réveil dès les premiers pas ou frappe en pleine course, ça fait mal. Fréquente chez les coureurs dont la mise en tension du talon est hypersollicitée par l’impact au sol et le poids de la foulée, elle traduit une souffrance de l’aponévrose : sorte de « toile » qui relie les orteils au talon et sert à la fois de propulseur et d’amortisseur. Or, peu élastique, elle a vite fait de renâcler. Surtout en été, quand vous marchez davantage pieds nus ou en tong, ce qui, faute de soutien, force sur les points d’accroche…
Que faire en cas d’aponévrosite plantaire
Première chose à faire, même si la douleur s’estompe à l’échauffement : respecter le phénomène naturel de réparation inflammatoire (repos sportif, pas d’anti-inflammatoires non stéroïdiens pendant 48 h et, ensuite, seulement sur prescription) et consulter. Vous pouvez continuer à courir… sous conditions.
Une aponévrosite plantaire passe rarement toute seule ou exige du temps. Et ne rien faire risque de la rendre chronique… D’où l’intérêt d’un bilan avec le médecin du sport, le kiné ou le podologue pour mieux cerner la lésion et ses raisons (problème d’entraînement, de statique plantaire, de chaussage…).
Massages profonds pour étirer les zones reliées par l’aponévrose (pied, mollet et tendon d’Achille) et, surtout, ondes de choc constituent le meilleur traitement.
Puis-je continuer à courir ?
Pendant ce temps, la régularité de l’activité sera maintenue, mais son volume global, limité. Dans tous les cas, on oublie la vitesse et on s’en tient au footing. Sont proscrits les répétitions de sauts et les courses en descente ou sur bitume, pour privilégier le terrain plat et meuble. En ayant, au préalable, vérifié à la fois la pertinence du chaussage (gare aux drops trop limités) et l’éventualité d’un trouble statique (pied plat, creux…) nécessitant d’être corrigé par une semelle médicale.
Comment éviter la rechute ?
Se débarrasser d’une aponévrosite plantaire peut prendre du temps (trois à six mois). Pour éviter la rechute, outre le bon chaussage (et de bonnes semelles) et les précautions d’entraînement, vous devrez à la fois assouplir et renforcer la voûte plantaire.
Deux à trois fois par jour, faites rouler une balle de golf 5 min sous le pied : plus rigide que la balle de tennis, elle permet de bien forcer l’écrasement. Et après une séance, pensez à bien assouplir la chaîne musculaire postérieure : assis, posez le pied lésé sur le genou opposé et tirez doucement les orteils du pied vers vous pendant 2-3 min.
Douleur matinale : un bon indicateur
Elle permet de suivre l’évolution de l’aponévrosite et d’ajuster l’entraînement. Si, 24 heures après une séance, vous avez besoin de plus de temps que la veille pour « dérouiller » le pied au réveil, c’est que votre activité a été trop intense. Laissez alors passer 48 heures, glacez le pied dans une bassine d’eau, assouplissez (balle de golf, étirement des orteils) et revoyez votre entrainement à la baisse.
Si les douleurs deviennent chroniques, consultez à nouveau. Mais, sachez que chez les sportifs, on évite de faire des infiltrations de cortisone, qui risquent de fragiliser l’aponévrose. Gestion du volume de l’entraînement, massages appuyés et ondes de choc restent le traitement de choix.
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