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Trail court ou long, ultra, skyrunning, course en montagne, KV… Connaissez-vous les différences ?

Par Patrick Guerinet , le 9 février 2023 - 9 minutes de lecture
formats trail

Si le trail est une activité de course à pied caractérisée par le fait qu’elle se déroule en milieu naturel sur un parcours matérialisé formé notamment de chemins ou sentiers, cette activité regroupe plusieurs disciplines et formats de course. Trail découverte, trail court, trail long, ultra-trail, kilomètre vertical, skyrunning, course en montagne, une classification très précise est donnée par le Ministère des Sports. On vous explique tout.

La course en montagne

Comme son nom l’indique, la course en montagne se déroule en terrain montagneux, avec des dénivellations importantes. Celles-ci peuvent être en montée ou en montée-descente. Selon le Ministère des Sports, « une course en montagne doit présenter un minimum de 500 m de montée et 300 m de dénivelé minimum entre le point haut et le point bas ».

Attention, il ne faut pas confondre course en montagne et alpinisme. D’ailleurs, le Ministère stipule que « le parcours ne doit pas présenter de passages rocheux nécessitant l’utilisation des mains, ni de portions au sol très instable (éboulis), ni de passages neigeux ». Cependant, dans les faits, de nombreuses courses labellisées courses en montagne présentent des parcours avec ce type de passages délicats, mais qui sont généralement très courts et sécurisés avec des cordes.

Dernier point fixé par le Ministère dans sa définition de la course en montagne, elle doit comprendre 20% maximum de route goudronnée.

Photo Brian Erickson
Photo Brian Erickson

Si aucune distance n’est fixée, les courses en montagne dépassent rarement les 15 kilomètres et demandent entre 1 heure et une heure trente pour les meilleurs athlètes. On peut en revanche distinguer 2 types de courses en montagne : la course en montagne en montée, et la course en montagne en montée et descente.

Si les distances sont courtes, les courses en montagne sont très exigeantes car l’effort est intense de bout en bout, en montée comme en descente. Le cardio est très sollicité. Une préparation spécifique est nécessaire pour performer sur ce type de course.

Le kilomètre vertical

On peut parfois confondre course en montagne et kilomètre vertical. Ce dernier répond cependant à des critères très stricts. Ainsi, selon le Ministère des Sports, le kilomètre vertical est « une course de montagne se déroulant sur un dénivelé de 1000 m plus ou moins 15 %, selon le plus court chemin possible, sur une distance de 5,5 km maximum ».

L’intensité de l’effort sur un kilomètre vertical est maximale, et nécessite à la fois une condition physique optimale et un mental à toute épreuve pour pouvoir affronter des pentes parfois terribles. Un entraînement spécifique à la montée est bien entendu nécessaire.

Photo FLOÉ-MMB-KV
Le KV du Marathon du Mont-Blanc, et ses passages en via ferrata… Photo FLOÉ-MMB-KV

Le skyrunning

Le skyrunning est une version extrême de la course à pied en montagne. En effet, l’activité se déroule de préférence à une altitude supérieure à 2000 mètres, et au moins 5 % du parcours doit avoir une pente supérieure à 30%. Attention cependant, comme pour la course en montagne, il ne faut pas confondre avec de l’escalade. La difficulté d’escalade ne doit d’ailleurs pas dépasser le deuxième degré (soit une progression en marchant avec éventuellement les mains pour s’équilibrer ou négocier le terrain. Une corde est rarement nécessaire).

Selon le règlement établi par la Fédération internationale de skyrunning, les épreuves peuvent passer à travers des pierriers, sur des glaciers ou de la neige. Les routes goudronnées doivent représenter moins de 15 % du parcours. Pour les épreuves organisées en des endroits où le relief ne dépasse pas 2000 mètres d’altitude, le parcours doit atteindre les sommets locaux les plus élevés.

Photo Skyrace des Matheysins : DR
Photo Skyrace des Matheysins / DR

Il existe 3 catégories d’épreuves de skyrunning :

Le format Sky. La distance de l’épreuve doit être comprise entre 20 et 49 kilomètres, avec au minimum 1200 mètres de dénivelé positif. Les épreuves se tenant à plus de 4000 mètres peuvent être plus courtes, mais doivent au moins faire 10 kilomètres.

Le format SkyUltra. La distance de l’épreuve doit être comprise entre 50 et 99 kilomètres avec au minimum 3000 mètres de dénivelé positif. Le temps de course ne doit pas dépasser 16 heures.

Le format Vertical. Le dénivelé doit être de 1000 mètres pour une distance maximale de 5 kilomètres. La pente moyenne doit être supérieure à 20%, et au minimum 5% du parcours doit avoir une pente supérieure à 33%.

Le trail découverte

Le trail découverte est le premier des formats répertoriés en trail. Il comprend un parcours d’une distance inférieure à 21 kilomètres. À noter que la plupart des manifestations organisées en France proposent ce type de format, généralement entre 10 et 15 kilomètres, afin de s’adresser au plus grand nombre.

Le trail court

L’appellation « trail court » concerne les parcours compris entre 21 et 42 kilomètres, avec des dénivelés pouvant atteindre 1500 à 2500 mètres pour les plus exigeants. La difficulté du trail court est qu’il nécessite de courir plus vite et surtout plus souvent que sur un trail long, où l’on peut prendre le temps de récupérer, voire même de faire des petites pauses sur les ravitaillements.

Sur la plupart des 3500 manifestations françaises annuelles, le trail court représente la pus longue des distances proposées aux concurrents. La dénomination « trail élite » est même souvent attribuée aux parcours de plus de 30 kilomètres, du fait qu’ils nécessitent en moyenne plus de 3 heures de course.

Participer à un trail court demande un minimum de préparation et d’entraînement, surtout lorsque le dénivelé est important. Si un trail court de 21 à 25 kilomètres peut se gérer assez facilement, il n’en va pas de même pour un trail approchant les 40 kilomètres. Un bon entraînement est alors nécessaire, particulièrement pour bien gérer les montées et les descentes, et être capable de relancer sur le plat.

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Kilian Jornet excelle dans quasiment tous les formats de trail. Photo Nnormal

Le trail long

Le Ministère des Sports classe sous cette appellation les courses dont la distance est comprise entre 42 et 80 km. Cependant, il est évident qu’entre un trail long de 45 kilomètres et un de 75 kilomètres, l’endurance nécessaire n’est pas la même. La plupart des athlètes considèrent à ce titre qu’au-delà de 60 kilomètres, on entre dans une autre dimension où le mental prend une part de plus en plus importante au fur et à mesure que s’allonge la distance. Autre paramètre important dans le trail long, la gestion de l’alimentation. Il s’agit de pouvoir accompagner un effort de plusieurs heures et d’éviter au maximum les baisses d’énergie.

Participer à un trail long demande un apprentissage progressif pour être capable d’allonger la distance. Les principales qualités ne seront pas forcément la vitesse, mais plutôt l’endurance, la capacité à courir longtemps, la bonne gestion de son alimentation et son hydratation, et un mental à toute épreuve pour réussir à surmonter tous les coups durs et baisses de régime.

Photo INOV-8
Photo INOV-8

L’ultra-trail

L’ultra-trail est la discipline la plus médiatique du trail, parce qu’elle consacre des coureurs capables de courir pendant des heures et d’avaler des dénivelés impressionnants. On parle d’ultra-trail à partir d’une distance supérieure à 80 kilomètres, même si pour la plupart des gens l’ultra-trail correspond plus ou moins à la distance de 160 kilomètres, soit 100 miles. Les grandes courses les plus médiatisées ont longtemps été des ultras, à commencer par l’UTMB. Certains ultras, comme le Tor des Géants en Italie, font plus de 300 kilomètres, voire 450 pour le Tor des Glaciers.

Parmi les ultras les plus prestigieux, on note la Western States Endurance Run et la Hardrock 100 aux États-Unis, le Grand Raid de La Réunion, ou Diagonale des Fous, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc à Chamonix.

L’Espagnol Kilian Jornet est l’ultra-traileur le plus connu du monde. Il détient depuis 2022 le record sur l’UTMB, en moins de 20 heures. Côté français, François D’Haene et Xavier Thévenard, plusieurs fois vainqueurs de l’UTMB, font partie des ultra-traileurs les plus connus.

Avant de s’engager sur un ultra-trail, il faut avoir acquis une grande expérience du trail long. En effet, au-delà de 100 kilomètres, le coureur s’engage dans un univers totalement spécifique, qui demande une très grande résistance physique et mentale, et une capacité à s’alimenter bien éprouvée. Il faut donc des années d’entraînement avant de se lancer dans une telle expérience.

L’urban trail

Sur le papier, « urban » et « trail » peuvent sembler antinomiques. En effet, la « course nature » n’a rien à faire en milieu urbain. Pourtant, de plus en plus d’épreuves fleurissent et rencontrent du succès, principalement auprès des populations urbaines n’ayant pas forcément la possibilité de courir en milieu naturel.

L’urban trail peut proposer à la fois des passages dans des espaces verts (parcs, forêts en périphérie des villes) et des obstacles urbains de type escaliers, côtes goudronnées, etc. L’Ecotrail de Paris et le Lyon Urban Trail sont les deux événements trail en milieu urbain les plus populaires.

Bien qu’un urban trail ne soit pas réellement un trail, il demande des capacités physiques proches de celles du trail, avec notamment des gestions de changement d’allure et de tempo. Il demande également des qualités de coureur sur route, et pour ceux qui veulent performer une capacité à aller vite et à bien relancer, donc de la puissance.

Photo Alexander Redl
Photo Alexander Redl