Mathieu Blanchard sur le Marathon de Paris pour travailler la vitesse
Héros du dernier UTMB, 2e homme à descendre sous la barre des 20 heures quelques minutes après Kilian Jornet, l’ultra-traileur Mathieu Blanchard, ex-aventurier médiatique de Koh-Lanta : Les 4 Terres, sera au départ du Marathon de Paris le 2 avril prochain. Son but : travailler sa vitesse pour performer sur son gros objectif de l’année, la Western States 100-Mile Endurance Run, l’une des plus vieilles courses d’ultra-endurance du monde, en juin aux États-Unis. Entretien à propos d’un programme 2023 ultra… chargé !
4 questions à Mathieu Blanchard
Ton programme 2023 n’est pas encore vraiment finalisé. Pourquoi hésites-tu ?
C’est vrai, je suis encore entrain d’y penser. Cette année, je veux voir un peu des nouvelles choses, parce que le monde des ultra-trails est assez vaste en terme de courses, les années passent et je veux tenter d’expérimenter les plus grandes courses du monde à mon plein potentiel. Je ne veux pas faire ça quand j’aurais 50 balais !
Tu as fait troisième de l’UTMB en 2021, deuxième en 2022. Te reverra-t-on sur la ligne de départ à Chamonix en 2023 ?
Je ne sais pas encore. Pour ma première partie de saison, je vais mettre le focus sur la Western States, aux États-Unis, qui est la course la plus mythique là-bas. J’ai eu la chance d’avoir un « golden ticket », c’est-à-dire un accès direct sans passer par la loterie, grâce à l’UTMB l’année dernière, donc je vais en profiter. Ensuite, à partir de juillet, ce sera une deuxième partie de saison que je construirai en fonction de comment je ressortirai de la Western States. Si, 10 jours après la course, je me sens bien et capable d’attaquer un nouveau bloc de préparation pour l’UTMB, j’irai éventuellement à Chamonix. Ou alors peut-être au Grand Raid de La Réunion…
La Western States est une course plutôt rapide, puisque le record du parcours de 161 kilomètres est de 14h 09mn 28s, établi en 2019 par Jim Walmsley. Soit une moyenne de près de 11,4k/h pour un profil de 5500mD+ et 7000mD-. Et tu as choisi de faire le marathon de Paris pour travailler ta vitesse…
Je vais effectivement tout donner et faire un programme très spécifique en première partie de saison pour être capable de gagner en vitesse. Cela signifie beaucoup courir à plat, ce que je n’ai pratiquement pas fait pendant 3 ans. Je vais donc aller faire un stage au Kenya pendant un mois, pour m’entraîner avec les coureurs kényans. Et oui, je vais également faire le Marathon de Paris…
Tu finis actuellement la tournée de présentation d’Uapapunan, le film de ton expédition polaire à ski réalisée au Québec en février/mars 2022 avec ton ami Loury Lag. Une fois cette tournée bouclée, tu seras donc à 100% tourné vers l’entraînement et la Western States ?
Pas tout à fait. Mon début d’année est assez chargé. Après la tournée de mon film, en France puis au Canada, je vais faire le Kilimandjaro début mars, puis le stage d’entraînement au Kenya. Je dois également m’occuper de la sortie de mon livre fin mars, une autobiographie sur laquelle je travaille depuis plus d’un an. Je vais devoir assurer toute la partie relations médias, aller sur les plateaux télé, les dédicaces… Et après le Marathon de Paris, j’irai peut-être au Marathon des Sables fin avril. Et ensuite les États-Unis pour la Western States, fin juin…
Que valent les ultra-traileurs sur marathon ?
Dans un article publié sur le site d’Esprit Trail, on peut lire que de nombreux ultra-traileurs réalisent des performances remarquables sur marathon. Ainsi, l’Américain Jim Walmsley a signé un chrono de 2h 15mn 05s à Atlanta en février 2020. Côté français, le meilleur chrono est celui de Sébastien Spehler, deuxième de Grand Trail des Templiers en 2021 et en 2022. Il a réalisé 2h 24mn 43s au marathon du Beaujolais 2018, qu’il a remporté.
Lire l’article d’Esprit Trail : que valent les meilleurs traileurs sur marathon ICI
Parmi les ténors de l’ultra, notons les chronos de Ludovic Pommeret, vainqueur de la TDS 2022, qui s’est aligné à 46 ans sur son premier marathon en 2022 et a réalisé un chrono de 2h 31mn 51s. Quant à François D’Haene, l’un des Français les plus titrés en ultra, il n’a couru qu’un seul marathon, celui du Beaujolais, en 2013, en mode cool. Il avait alors bouclé les 42,195km en… 2h 34mn 52s, prenant la seconde place de l’épreuve.
Moins rapide mains tout aussi performant, Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, est un habitué du marathon de Paris, la capitale étant son terrain d’entraînement. En 2018, il est passé pour la première fois sous la barre des 3 heures, en 2h 56mn 08s.