Actualités

La lombalgie ne doit pas vous faire arrêter de courir

Par Simon CHRETIEN , le 9 novembre 2022 , mis à jour le 10 novembre 2022 - 6 minutes de lecture
La lombalgie ne doit pas vous faire arrêter de courir

Près de 84% des personnes souffriraient de la lombalgie durant leur existence. Il y a donc nécessairement une partie d’entre vous qui en souffre. Peut-être leur a-t-il été déconseillé de courir. C’est ce que l’on entend encore trop souvent. Et pourtant, c’est faux !

Accordons-nous un peu sur certains termes. Lombalgie signifie littéralement “douleur du rachis lombaire”. Le rachis lombaire, c’est la colonne vertébrale située en bas, à hauteur de l’abdomen. Dans le langage courant, on dit souvent « j’ai mal aux reins” en désignant le bas du dos. Mais ce ne sont pas les reins. Les reins sont plus hauts et protégés par les côtes tant ils sont importants. Plusieurs structures peuvent être à l’origine des douleurs lombaires : les os, les articulations, les disques intervertébraux, les muscles…

La lombalgie : les signes qui doivent vous alerter

Heureusement, la plupart des lombalgies sont bénignes même si elles sont, parfois, réellement invalidantes. Toutefois, dans certains cas les douleurs lombaires sont signe d’une maladie plus préoccupante. Certains signes doivent attirer l’attention et nécessitent un bilan plus complet. Ainsi, un âge de plus de 55 ans, un antécédent de cancer, un traumatisme violent, une douleur constante et croissante, une douleur plus importante le matin que le soir, une altération de l’état général, une perte de poids, une déformation rachidienne importante, un déficit moteur, des troubles sphinctériens ou de la fièvre sont les raisons qui justifient un bilan plus complet. 

En dehors de ces cas plus préoccupants, si la lombalgie dure moins de six semaines, aucun examen complémentaire (IRM, radiographie, scanner) n’est nécessaire ni utile. Il suffit de six semaines pour que 90% des patients soient soulagés. C’est toujours trop long quand on a mal, c’est vrai. Mais, il suffit de deux à trois semaines pour soulager 50% des patients. Sachez que les éventuelles images constatées lors des examens complémentaires ne sont pas toujours corrélées à la douleur. Vous pourriez avoir mal sans explication radiologique. À l’inverse, vous pourriez avoir des images pathologiques et ne souffrir d’aucune douleur. Parfois même, vous pourriez souffrir et avoir une image pathologique sans lien entre les deux. 

A LIRE : COURSE A PIED, 6 BENEFICES POUR VOTRE SANTÉ

Moins de lombalgies chez les coureurs que les sédentaires

Revenons à votre situation de coureur et les questions qui vous assaillent peut-être. La course à pied abîme-t-elle votre rachis, comme l’entend souvent ? Pouvez-vous courir avec une lombalgie ? Ne risquez-vous pas d’aggraver votre cas en courant malgré votre lombalgie ? 

Halte aux idées préconçues ! Les études scientifiques ne montrent pas que la course à pied favorise les lombalgies. Au contraire, elles montrent que la fréquence des lombalgies est moindre chez les coureurs que chez les sédentaires. Courir beaucoup ne semble pas favoriser les lombalgies. Toutefois certains facteurs de risque de lombalgies ont été identifiés chez le coureur. Il s’agit du surpoids, du manque de force des ischios jambiers (muscles situés à l’arrière des cuisses), d’une différence de longueur des jambes, d’un manque de souplesse des hanches ou, encore, de ne pas s’entraîner toutes les semaines. 

Courir atténue les risques de développer une lombalgie

Retenez donc que courir n’est pas dangereux pour votre rachis. La course à pied n’abîme ni vos vertèbres ni vos disques intervertébraux. C’est même l’inverse. Plusieurs explications à cela. Courir renforce vos muscles para vertébraux, ceux qui soutiennent et protègent votre colonne vertébrale. Courir ne tasse pas vos disques intervertébraux. Au contraire, courir leur donne plus de force, d’épaisseur et de vitalité. C’est le stress exercé régulièrement à l’entraînement qui pousse les disques intervertébraux à se renforcer. La course à pied améliore même leur qualité (teneur en protéoglycans) et leur hydratation. Les coureurs les plus assidus (parcourant plus de 50 km chaque semaine) ont même des disques encore plus hydratés et de meilleure qualité. En revanche, vos disques n’aiment pas les contraintes en pivot, en cisaillement ou en rotation. Mais ce ne sont pas des stress exercés par la course à pied.